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Malgré votre grande forme physique, vous êtes incapable d’être à la hauteur quand ça compte vraiment. Et si l’origine de ces sous-performances se situait dans votre tête ?

Il reste quelques kilomètres. Votre peloton composé de pistoleros de la pédale s’approche du dernier écueil du jour, une longue côte tortueuse à souhait. Au sein du groupe, la tension est à son paroxysme : c’est à qui déclenchera les hostilités. Ça s’observe. Ça temporise. Puis c’est le feu d’artifice : la première attaque est lancée, la riposte ne tarde pas. Vous vous tenez en embuscade dans les roues, prêt à bondir. Vos jambes sont solides.

Ça y est : vous donnez l’estocade. Bam, Bam, Bam. En fait, c’est ce que vous croyez. Dans l’intermède qui suit la déflagration, vous sentez un souffle dans votre dos alors que vous pensiez avoir fait le trou. Votre moral est durement atteint, tout comme votre détermination pourtant inébranlable il y a quelques instants à peine. Paniqué, vous commencez à piocher de manière tout aussi inélégante qu’inefficace, pendant que votre tombeur prend le large.

Et si c’était la tête qui avait lâché, votre mental ?

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Quel que soit le niveau sportif du coureur, une part non négligeable de la performance dépend des qualités mentales. Bon nombre de victoires, tout comme de contre-performances sont liées à un facteur mental.

La force mentale est l’une des notions les plus utilisées pour atteindre l’excellence sportive. Elle requiert des aptitudes (confiance en soi, gestion du stress, préparation d’un objectif, mieux lire la course, etc.) auxquelles les athlètes recourent lors de situations de grandes difficultés, pour atteindre leurs objectifs.

Un cycliste qui craque en est donc un qui n’a pas su, pas pu, déployer ces combinaisons d’aptitudes au moment opportun, lorsqu’il le fallait.

Pourquoi ? Les raisons sont multiples et propres à chaque individu. De manière générale, les sportifs forts mentalement disposent d’un coffre à outils d’aptitudes mentales plus garni que la moyenne. Ils ont adopté des stratégies mentales qui sont appropriées pour relever les défis qu’ils rencontrent dans leur pratique sportive.

Heureusement, la force mentale n’est pas qu’innée. Comme un muscle, elle s’exerce et s’améliore à force d’entraînement. Qui plus est, elle aurait tendance à fluctuer dans le temps, sur des périodes aussi courtes que quelques semaines. Mais peu importe, la conclusion reste la même : la force mentale concerne tous les cyclistes, du plus grand champion au randonneur du dimanche.

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ÊTRE HONNÊTE AVEC SOI-MÊME

Nul n’est parfait, chaque cycliste possède ses failles. C’est d’ailleurs par l’observation de ces dernières que s’amorce le processus d’amélioration de la force mentale. Il est important de développer une bonne connaissance de soi, de s’autoévaluer le plus honnêtement possible en vue d’identifier ce qui rend vulnérable et ce qu’on peut optimiser.

DEMEURER POSITIF
Des points à améliorer émergeront de cette autoévaluation. Mais s’il est important d’être critique envers soi-même - une condition essentielle afin d’apprendre de ses erreurs -, on ne gagne rien à verser dans l’autoflagellation. Être démesurément sévère envers soi-même risque de susciter un sentiment d’échec. Rester positif implique de ponctuer son discours interne de pensées constructives plutôt que défaitistes. Il faut garder confiance en soi.

SE CONFRONTER À L’ADVERSITÉ
C’est en s’exposant régulièrement à l’adversité qu’on perfectionne sa capacité à développer sa force mentale. Au bout d’un certain moment, ce qui était inconfortable le devient considérablement moins.
À l’entraînement, on ne doit pas s’enfermer en permanence dans un cocon, au contraire. Il faut plonger dans des situations pénibles qui forcent à repousser les limites et à sortir de sa zone de confort. On doit délibérément se mettre en danger.

APPRIVOISER LA DOULEUR
Les cyclistes doivent arriver à s’infliger des niveaux élevés de douleur. C’est dans la nature même de leur sport. Les jambes qui brûlent, les battements de cœur qui s’accélèrent, les bronches qui s’asphyxient, etc. toutes ces relations douloureuses que les cyclistes entretiennent avec leur corps peuvent être améliorées.
Il est important de fréquenter régulièrement ces zones de grand inconfort. On acquiert ainsi les capacités mentales nécessaires à la progression.


SE LAISSER DU TEMPS

Développer sa force mentale ne se fait pas du jour au lendemain. C’est un processus qui demande du temps et de la pratique.
L’adversité nécessaire à son développement est une variable d’entraînement aussi déterminante que le sont le volume, l’intensité et la densité.
On devrait donc en tenir compte dans la planification de ses séances d’entraînement tout au long des semaines et des saisons.

Source (extrait revisité et condensé par JJM) : https://www.velomag.com/auteur/mbilodeau/

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